Au-delà d'une contribution scientifique originale, cet article est avant tout un témoignage. Il rend compte du compagnonnage intellectuel qui nous a rassemblés, avec Christian Barillot, durant presque une vingtaine d'années. Il montre comment autour d'une idée initialement peu élaborée, se construit en commun une réflexion scientifique mature. Comment cette activité créatrice progresse en fonction des collaborateurs qui vont y être associés et des supports financiers que l'on va obtenir. Cet article raconte une histoire, une histoire de partage, notion qui convient bien à la personnalité de Christian Barillot qui, tout au long de sa carrière de chercheur et de directeur d'équipe, a voulu partager avec d'autres sa passion pour les questions scientifiques soulevées par l'analyse de données d'imagerie médicale. C'est donc plutôt une contribution à l'étude de « la vie de laboratoire » ; non pas conduite par un observateur en immersion dans un environnement scientifique (comme peut la décrire Bruno Latour dans son ouvrage La vie de laboratoire, 1988), mais, fait plus rare, incarnée et rapportée par un des acteurs de la production de ces « faits scientifiques ». Le titre de cet article fait écho à celui d'un chapitre politique de « La philosophie dans le boudoir » du