Causalité du gène ATM dans le développement d'un cancer du sein : tendance ou pas tendance ? - Inserm - Institut national de la santé et de la recherche médicale Accéder directement au contenu
Poster De Conférence Année : 2006

Causalité du gène ATM dans le développement d'un cancer du sein : tendance ou pas tendance ?

Résumé

Objectifs : L'Ataxie télangiectasie (AT) est une maladie récessive de l'enfant caractérisée par une ataxie cérébelleuse dégénérative, des télangiectasies cutanées ou muqueuses, un déficit immunitaire et un risque augmenté de cancer. Des études sur les apparentés de patients AT ont montré que les femmes hétérozygotes AT (HetAT) ont un risque de cancer du sein (CS) multiplié par ~3 par rapport à la population générale. Cependant, la causalité des gènes de l'AT dans le CS est discutée : peu d'études en population générale (c'est-à-dire cas de CS non sélectionnés) de type cas témoin ou de cohorte ont observé une association entre le gène ATM et le CS (ex : FitzGerald et al., 1997) et aucune étude sur les apparentés de patients AT n'observe de tendance entre l'augmentation de la probabilité d'être porteur d'une mutation des gènes de l'AT et le risque de CS (J. Hall, 2005). Dans ce travail, nous nous sommes particulièrement intéressés à l'absence de tendance en explorant l'hypothèse qu'elle pouvait être partiellement expliquée par le mode de recensement des apparentés et par les méthodes utilisées pour déterminer leur statut vis-à-vis de la mutation ATM (statut ATM), méthodes pouvant a posteriori s'avérer plus ou moins biaisées. Données et méthodes : De 1994 à 1997, 34 familles ont été recensées à partir d'enfants AT. Les données démographiques, la survenue de cancer et les prélèvements sanguins ont été recueillis auprès des apparentés du 1er au 3e degré de l'enfant AT (Janin et al., 1999). Le nombre observé de cancers a été comparé au nombre attendu calculé à partir des données d'incidence estimées France entière. Trois méthodes ont été utilisées pour définir le statut ATM des individus : (1) l'approche « a priori » : le statut est déterminé par la probabilité d'être porteur de la mutation selon le degré de parenté avec l'enfant AT ; (2) l'approche « mixte » : le statut est déterminé par l'étude moléculaire ou en l'absence de prélèvement sanguin, calculé à partir du statut de l'apparenté testé le plus proche ; (3) l'approche « mixte corrigée » : afin d'éviter le biais potentiel dû au fait que seuls les survivants ont pu être testés, le statut d'un individu testé est déterminé par la probabilité a priori d'être porteur, le résultat de l'étude moléculaire servant alors à déterminer le statut de ses apparentés (Olsen et al., 2005). Résultats : Quelle que soit la méthode utilisée, on observe un risque relatif (RR) de CS élevé chez les HetAT. Ce RR est moins élevé mais plus précis avec l'approche « mixte » (RR = 3,88) qu'avec l'approche « a priori » (RR = 4,48) ou l'approche « mixte corrigée » (RR = 5,13). Le RR de CS est particulièrement élevé dans le groupe des mères (RR = 7,1), mais aussi dans le groupe des apparentées ayant une probabilité 0,125 d'être porteuse. Chez ces dernières, l'excès de risque semble être dû à un sur-échantillonnage de fratries éloignées lorsqu'un des membres de cette fratrie a un antécédent de cancer. En ignorant cette catégorie, le test de tendance est significatif avec les approches « a priori » (p = 0,012) et « mixte corrigée » (p = 0,048). Conclusion : Les méthodes utilisées pour déterminer le statut ATM modifient peu les estimations du RR de CS chez les HetAT. Par contre, la précision des estimations y est très sensible. La prise en compte des données moléculaires a clairement introduit un biais dû au sur-génotypage des cas de CS comparé aux apparentés non atteints. Ce biais se traduit par une sous estimation du risque de CS chez les apparentés au génotype incertain, expliquant l'absence de tendance initialement observée. Le test de tendance significatif observé en utilisant les méthodes « a priori » et « mixte corrigée » va dans le sens d'un lien de causalité entre ATM et CS. Le risque paraît plus élevé chez les mères que chez les autres HetAT mais les faibles effectifs ne permettent pas la mise en évidence d'une différence significative entre ces deux groupes. Des études à un échelon international permettront de préciser l'association entre ATM et CS.
Fichier non déposé

Dates et versions

inserm-00122784 , version 1 (04-01-2007)

Identifiants

  • HAL Id : inserm-00122784 , version 1

Citer

Alice K. d'Almeida, Eve Cavaciuti, Marie-Gabrielle Dondon, Anthony Laugé, Nicolas Janin, et al.. Causalité du gène ATM dans le développement d'un cancer du sein : tendance ou pas tendance ?. 3es Assises de Génétique Humaine et Médicale, Jan 2006, Montpellier, France. 22 (HS2), page 165, P447/107, 2006, Médecine sciences : M/S. ⟨inserm-00122784⟩
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