Prise en charge de la dépendance des personnes âgées : une analyse des déterminants de l’institutionnalisation ou du maintien à domicile. - INED - Institut National Etudes Démographiques Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

Long-term care of older people with disabilities and needs for assistance in France: determinants of long-term care use in the community or in institution.

Prise en charge de la dépendance des personnes âgées : une analyse des déterminants de l’institutionnalisation ou du maintien à domicile.

Résumé

As a result of the ageing of the population and social and health dynamics, the care needs of older people are increasing, becoming more complex and diversified. These dynamics raise questions about the responses provided by both the private and public spheres. National public policies give priority to “ageing in place”. These policies have led to a shift away from institutional care, but also implicitly, place part of the responsibility for care on the family caregivers, in addition to more or less accessible formal care. Moreover, since 2004, the “département” have been the leaders of gerontological policy, with disparate means and resources. This context raises questions about the social and territorial equity of care. This thesis studies care arrangements for elders by distinguishing between what falls under the determinants of demand (needs and resources) and what falls under private or public supply in two places of care: in the community and in institutions, that is to say nursing homes. The four chapters of this thesis analyse the French situation using empirical approaches. They are based on a non-cooperative decision-making model to identify the economic, supply and needs constraints influencing the choices taken by the elderly. The approach consists in using econometric methods and French administrative data or surveys: population census (2006-2015), Handicap-Santé (2008-2009), VQS (2014), CARE (2015-2016), EHPA (2007, 2011 and 2015) and SHARE (waves 1 to 6). To identify the determinants of nursing-homes use, three approaches are used: variations over time, territorial variations and the variety of care arrangements in the community. The first chapter provides an overview of the needs and provision of care in France. The second chapter is based on the evolution of nursing-home utilisation and analyses what, in this evolution of institutional care, is a change in care needs and what is a structural change in care uses. The third chapter compares territorial variations in care needs and care provisions and analyses the extent to which the decentralisation of gerontological policy contributes to differences in care arrangements. The fourth chapter adds to the community / nursing-homes dichotomy other care arrangements in the community. It valued informal care to identify the role of financial constraints on the trade-off between formal and/or informal care. These analyses show that the “ageing in place” policies and the decentralisation of gerontological policy go hand in hand with significant inequalities in care. Institutional care is tightening its focus on complex needs that cannot be managed in the community; it is also tightening its focus on simpler situations of disabilities, which are more profitable for institutions with limited places and funding. Because of financial constraints, there are inequalities in the use of relatives to meet needs. In this context, the decentralisation of gerontological policy, which induces variations in out-of-pocket, exacerbates socio-economic differences in access to care.
Sous l’effet du vieillissement de la population et des dynamiques sociales et sanitaires, les besoins de prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie progressent, se complexifient et se diversifient. Ces évolutions invitent à s’interroger sur les réponses apportées à la fois par la sphère privée et par la sphère publique. Les politiques publiques nationales privilégient le maintien à domicile, avec le développement de services d’aide. Les mesures prises font se détourner de l’offre en établissement, mais font aussi, implicitement, reposer une partie de la prise en charge sur l’entourage en complément d’une aide formelle plus ou moins accessible. De plus, depuis 2004, les départements sont les chefs de file de la politique gérontologique, avec des moyens et ressources disparates. Ce contexte soulève des questions ayant trait à l’équité sociale et territoriale de la prise en charge des besoins des personnes âgées. Cette thèse se propose d’étudier les choix de prise en charge de la perte d’autonomie en distinguant ce qui relève des déterminants de la demande (besoins et ressources) et ce qui relève de l’offre privée ou publique dans deux lieux de prise en charge : à domicile et en établissements. Les quatre chapitres de cette thèse analysent la situation française en utilisant des approches empiriques. Ils reposent sur un modèle de décision non-coopérative pour identifier les contraintes économiques, d’offre et de besoins influençant les choix des personnes âgées. La démarche consiste à mobiliser des méthodes économétriques et des données administratives ou d’enquêtes françaises : recensement de la population (2006-2015), Handicap-Santé (2008-2009), VQS 2015, CARE (2015-2016), EHPA (2007, 2011 et 2015) et SHARE (vagues 1 à 6). Pour identifier les déterminants du recours à l’institution, trois approches sont déclinées utilisant : les variations dans le temps, les variations territoriales et la variété des modalités de prise en charge à domicile. Le premier chapitre fait un état des lieux des besoins et de l'offre de prise en charge de la dépendance en France. Le deuxième chapitre s’appuie sur l'évolution de la résidence en institution des personnes âgées et analyse ce qui, dans cette évolution, relève de la modification des besoins et ce qui relève d'un changement structurel de la prise en charge. Le troisième chapitre confronte les variations départementales en matière de besoins d’assistance et d’offre de prise en charge ; il analyse dans quelle mesure la décentralisation de la politique gérontologique contribue aux différences de prise en charge. Le quatrième chapitre ajoute à la dichotomie domicile-établissement d’autres modalités de prise en charge à domicile. Il propose une valorisation de l’aide informelle pour identifier le rôle des contraintes financières sur l’arbitrage entre aide formelle et/ou aide informelle. Ces analyses montrent que la politique de maintien à domicile et la décentralisation de la politique gérontologique vont de paire avec des inégalités de prise en charge significatives. L’institution se resserre sur les besoins complexes, non gérables à domicile ; elle se resserre aussi sur des situations de dépendance plus simples, plus rentables pour les établissements dont les places sont limitées et les financements conditionnés. Du fait de freins financiers, on observe des inégalités dans le recours à l’entourage pour la prise en charge des besoins. Dans ce contexte, la décentralisation de la politique gérontologique, qui induit des variations dans les « restes à charge », exacerbe les différences socioéconomiques dans les modes de prise en charge.
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Citer

Amélie Carrère. Prise en charge de la dépendance des personnes âgées : une analyse des déterminants de l’institutionnalisation ou du maintien à domicile.. Economies et finances. Université PSL Paris-Dauphine, 2020. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-03282557⟩
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