L'impact à long terme de l'exposition prénatale à l'alcool sur les composantes du développement des enfants a été montré dans les études longitudinales. Toutefois, les effets transgénérationnels ont été peu évalués et la question reste posée d'effets amplifiés dans les milieux très défavorisés. 22 familles accompagnées pendant plus d'un an avec leur(s) enfant(s) au CAMSP de Roubaix dans un groupe informel de rencontre et les enfants suivis en rééducation ont été revus environ sept ans après. Le mésusage d'alcool (abus) était présent à la génération des grands-mères et de nombreux parents. Le développement cognitif, scolaire et comportemental de leurs enfants a été évalué. L'importance des déficits développementaux reflète à la fois les séquelles du syndrome d'alcoolisation foetale (SAF) et des effets de l'alcool sur le fœtus (EAF), mais aussi les problèmes périnataux, la malnutrition et les dysfonctionnements relationnels parents-enfants. Dans un tiers des familles, les enfants sont placés mais leurs difficultés comportementales sont proportionnellement moins importantes que celles des enfants vivant dans leur famille. L'étude montre que les enfants présentant des troubles du spectre de l'alcoolisation fœtale ont un QI inférieur de 18 points en moyenne par rapport aux autres enfants de la cohorte et que leur cursus scolaire est plus difficile. Des prises en charge doivent être mises en place de façon très précoce pour les enfants porteurs de séquelles d'exposition prénatale à l'alcool.