Des marches pour un logement - Inserm - Institut national de la santé et de la recherche médicale Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Politix Année : 2016

Walking for Public Housing

Des marches pour un logement

Résumé

While the governmentality of the French State relies on categorizing its inhabitants, they are not passive towards the institutions. This paper presents an ethnographic account of Maroon women’s encounters with the bureaucracy of the French state in Saint Laurent du Maroni, French Guiana. My fieldwork was not conducted alongside officers, but with women looking for social housing in Saint-Laurent, ethnically defined as bushinenge. They see the French State as invested with a postcolonial whiteness called “bakaa”, even if its agents are from diverse origins. The institutional socialization of these women articulates claims to the right to public housing with the idea that the State “gives” these houses. In return, they have to “walk”, i.e. physically go for active and repeated administrative procedures. “Walking” for a house questions stereotypes about Maroon women’s passivity based on race, class and gender domination. During their personal interactions with officers, these women both follow bakaa bureaucratic injunctions, and subvert some of the institutional codes. They negotiate bureaucratic arrangements, far removed from the bureaucratic ideals.
Si les modes de gouvernement de l’État français s’appuient sur des catégorisations des habitants, ces derniers ne sont pas passifs face aux institutions. Cette enquête au guichet a été réalisée non pas aux côtés d’agents institutionnels, mais de demandeuses de logement saint-laurentaises, définies ethniquement comme bushinenguées. Elles associent l’État à une blancheur postcoloniale qualifiée de « bakaa », bien qu’il soit incarné par des agent.e.s d’origines diverses. La socialisation institutionnelle de ces demandeuses combine la revendication d’un droit au logement avec l’idée que l’État « donne » ces logements, en contrepartie de l’action de « marcher », c’est-à-dire d’effectuer personnellement et physiquement des démarches actives et répétées. Cette « marche » vers le logement va à l’encontre des stéréotypes de classe, de race et de genre sur la passivité de ces personnes. Lors de leurs interactions avec les agents, ces femmes se conforment d’un côté aux attendus bureaucratiques bakaa, mais en subvertissent de l’autre certains codes. Elles négocient des arrangements institutionnels, loin des idéaux bureaucratiques.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

halshs-01656529 , version 1 (05-12-2017)

Identifiants

Citer

Clémence Léobal. Des marches pour un logement : Demandeuses bushinenguées et administrations bakaa (Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane). Politix, 2016, 116 (4), ⟨10.3917/pox.116.0163⟩. ⟨halshs-01656529⟩
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